Obtenir la domiciliation du CCAS permet l’accès à de nombreux droits fondamentaux : prestations sociales, ouverture d’un compte bancaire, aide juridictionnelle ou encore inscription sur les listes électorales. Pour les personnes sans domicile stable, cette domiciliation est souvent leur seule adresse administrative. Pourtant, certains centres communaux d’Action Sociale (CCAS) refusent d’enregistrer certaines demandes. Ces refus, souvent mal compris, peuvent entraîner des ruptures de droits. Si vous êtes concerné, sachez qu’il existe des recours en cas de refus de domiciliation par le CCAS.
Pourquoi est-il important d’obtenir une domiciliation par le CCAS ?
Être sans domicile fixe peut être un frein à la vie. Car sans adresse, il est difficile de recevoir du courrier, d’obtenir une carte d’identité ou d’accéder aux aides sociales. La domiciliation offre une solution à ce problème en fournissant une adresse stable aux personnes sans domicile.

Elle permet ainsi de :
- de recevoir un courrier officiel à une adresse de référence,
- d’accéder aux prestations sociales : RSA, allocations familiales, AAH, CMU-C, …
- de demander une carte nationale d’identité ou un passeport,
- de s’inscrire sur les listes électorales,
- de bénéficier de l’aide juridictionnelle,
- et même d’ouvrir un compte bancaire.
La loi reconnaît un droit à la domiciliation pour toute personne sans domicile stable et ayant un lien avec la commune. Ce droit constitue souvent la première étape pour sortir de la précarité administrative. En effet, l’absence d’adresse stable peut constituer un frein majeur à l’accomplissement de démarches administratives. Un refus de domiciliation par le CCAS est donc à prendre au sérieux.
Ce qui peut entrainer un refus de domiciliation par le CCAS
Un CCAS peut légalement refuser une demande de domiciliation, mais uniquement dans certains cas strictement encadrés. A savoir, en cas d’absence de domicile stable, d’absence de lien avec la commune ou de non expression de l’accès aux droits. Certains refus de domiciliation CCAS ont aussi lieu suite à des interprétations trop strictes de la réglementation. C’est pourquoi il existe des recours si vous êtres dans cette dernière situation.
Si vous logez temporairement chez un proche ou dans un hébergement collectif, le CCAS peut considérer que vous disposez d’une adresse. Et ceux malgré que ce type de logement n’offre pas toujours la confidentialité nécessaire pour recevoir du courrier personnel. Il est donc important de clarifier votre situation lorsque vous remplissez votre demande de domiciliation CCAS. Et rappelez-vous que la domiciliation doit avoir pour but l’accès aux droits sociaux (logement, santé, prestations, …).
A noter que le CCAS ne peut pas domicilier une personne qui n’a aucun lien avec la commune. Ce lien peut prendre plusieurs formes : présence sur le territoire au moment de la demande, activité professionnelle locale, scolarisation des enfants, suivi social ou insertion dans la commune. Si l’un de ces critères est rempli, le refus n’est pas justifié.
Il arrive dans certain cas qu’un refus soit motivé par une situation administrative complexe, comme un séjour irrégulier sur le territoire. Toutefois, il faut rappeler que la domiciliation ne dépend pas de votre statut de séjour. Le refus ne peut pas non plus être motivé par des raisons de ressources, d’apparence ou d’origine.
Comment contester la décision du CCAS ?
Le refus d’une domiciliation par un CCAS n’est jamais définitif. Plusieurs voies de recours s’offrent à vous pour faire valoir vos droits. Vous pouvez agir seul ou bénéficier de l’accompagnement d’un travailleur social, d’une association ou d’un avocat.
Vous avez le droit de demander des éclaircissements sur le refus. Un rendez-vous avec le maire ou le responsable du service peut vous aider à clarifier votre situation et à fournir des justificatifs supplémentaires. Cette démarche s’avère souvent bénéfique lorsque le refus est dû à une mauvaise compréhension de votre situation.
Si cela ne suffisait pas, vous pouvez saisir gratuitement le Défenseur des droits. Cette autorité indépendante peut intervenir auprès du CCAS afin de lui rappeler ses obligations légales, notamment en cas de refus abusifs ou répétés. Vous pouvez déposer une réclamation en ligne ou dans un point d’accueil local.
Le refus persiste malgré vos démarches ? N’hésitez pas à engager un recours devant le tribunal administratif. Ce dernier est gratuit et n’exige pas forcément d’avocat. Le juge examinera la légalité de la décision du CCAS. Si elle est jugée contraire à la loi, le refus pourra être annulé. Il s’agit d’une solution plus longue, mais souvent efficace.
Enfin, si vous ne parvenez pas à obtenir de domiciliation auprès du CCAS, sachez que d’autres organismes agréés peuvent vous accueillir. En effet, certaines associations reconnues par la préfecture sont habilitées à domicilier des personnes sans domicile (Domiciliation SDF). Ces structures peuvent parfois se montrer plus flexibles dans leur approche.